Représentation réussie de l’art plastique marocain

L’artiste peintre marocain Abdellah Yacoubi expose jusqu’à fin novembre 2012 à Moscou, au complexe

 culturel et artistique Paradise, un ensemble de toiles représentatives de son travail sur les personnages, la nature féminine, la terre et l’espace. Une palette symbolique, qui commence à faire parler d’elle à l’intérieur comme à l’extérieur du Maroc.

 

Déjà, l’artiste s’est distingué par une avant-dernière manifestation individuelle à Rabat cette année, où ses œuvres ont été appréciées à juste titre et ont connu un succès plus que d’estime. Abdellah Yacoubi s’exprime à travers un style semi-figuratif, qui s’inspire de la tendance expressionniste, avec une sensibilité suggestive et un don pour la couleur à nul autre pareil.

 

Dans le texte de présentation de l’exposition, nous lisons, sous la traduction de Vladimir Murakhine, directeur général d’Excellence Morroco à Moscou : «Situé au nord-ouest de l’Afrique, le royaume du Maroc est un pays surprenant...  Des palmeraies s’étendent au fond de gorges profondes entourées de rocs rouges, des éclairs de soleil éclairent les sables ocres du grand désert du Sahara ; des traditions arabes et berbères s’entrelacent avec des traditions françaises et espagnoles, et une peinture inestimable, qui prend naissance à la charnière des cultures, avec une débauche de couleurs à titre de carte de visite.  On peut faire connaissance avec les œuvres d’un des artistes les plus intéressants du royaume du Maroc, Monsieur Abdellah Yacoubi, représentant d’une dynastie d’artisans dinandiers-ferblantiers d’une des plus anciennes villes marocaines, Fès, capitale de la culturelle traditionnelle du pays. Fès, berceau de l’artisanat d’art du Maroc.

 

Pour mettre en relief l’importance du progrès de l’échange culturel entre la Russie et le Maroc, une des toiles présentées à l’exposition serait remise au Président de la Russie Vladimir Vladimirovitch Poutine.»  Dans une intervention lors de cet événement, l’ambassadeur du Maroc à Moscou a dit : « Il faut envisager la coopération dans le domaine de la culture comme une composante importante de la politique internationale et dans les relations politiques et économiques ; la culture joue un rôle particulier dans la présentation de notre pays à l’étranger ; elle exprime l’originalité, l’histoire, la persuasion et forme le contexte du développement des relations extérieures avec les membres de la communauté internationale». L’exposition est organisée avec le soutien de l’ambassade du Maroc à Moscou, en partenariat avec le champion mondial des jeux d’échecs Anatoli Karpov, président et fondateur de l‘Association internationale des Fondations de la paix, qui a dit à ce propos : «C’est un fait profondément symbolique que les Russes découvrent la culture contemporaine du Maroc par l’intermédiaire des œuvres d’Abdellah Yacoubi. Le retentissement européen de sa peinture est en harmonie avec notre mentalité. Donc, nous les Russes, nous aimons beaucoup ces toiles aux couleurs riches, pleines de vie et d’esprit populaire marocain». Dans ses œuvres connotatives,  Abdellah Yacoubi rappelle  sciemment ces trois éléments de la vie :  La Terre, notre origine de glaise, la fleur, notre signe et emblème d’espérance, la femme, notre secret, notre élixir, notre raison d’être.  Elles  évoquent  également une soif de liberté et d’extase à travers un langage iconographique éloquent et captivant.

 

A l’âge de 15 ans, Abdellah Yacoubi a déjà décroché le Prix du concours national de dessin, organisé par la Fédération des œuvres laïques au Maroc. Maintenant, il est un des plus titrés du royaume.

 

Des œuvres de l’artiste se trouvent dans des centres d’art à Casablanca, dans des collections privées en Europe, dans les pays arabes, et au Maroc dont celles de la Famille royale et de la Grande Bretagne.

 

Il est à souligner qu’Abdellah Yacoubi vient de publier un ouvrage autobiographique de référence intitulé « Entrelacs…de peintures ».  Il s’agit d’un livre d’art et de poésie comportant plusieurs images représentatives des œuvres de cet artiste visionnaire ainsi qu’un  texte critique écrit par  Daniel Couturier, écrivain, poète et critique littéraire et artistique.

 

Né en 1950, Abdellah Yacoubi s’engage pour la cause nationale à un très bas âge. Pendant quatre décennies, il a été créateur dans le secteur de l’artisanat où, pionnier et leader à plus d’un titre, il a eu à agir et à prendre position économiquement, socialement et politiquement.  Si, à quinze ans, il a décroché le 3e prix au Concours national de dessin organisé par la Fédération des œuvres laïques au Maroc, ce n’est qu’au début des années 2000 qu’il s’est remis activement à la peinture, comme pour marquer le tracé d’une vie ou signer l’apologie d’un caractère créatif.   Plasticien chercheur, l’artiste Abdellah Yacoubi  à été honoré au tire de cette année courante par  la Médaille de la Société académique d’éducation et d’encouragement, «Arts-sciences-lettres», à titre de distinction et de mérite vu son itinéraire professionnel, son potentiel créatif et ses  réalisations dans le domaine plastique : «Cette distinction, amplement méritée, vient couronner des carrières remarquablement réussies et des itinéraires exemplaires dans le domaine propre à chacun conformément à la devise de cette société : honneur et reconnaissance aux hommes de valeurs», souligne l’Académie.

 

Hassan Nour

(critique d’art)

Al Bayane